Rapport d’activité et de développement durable 2020

Rebondir : Entretien avec Augustin de Romanet Président-directeur général de Groupe ADP

Le rétablissement complet du trafic va se faire de manière graduelle et très progressive. Nous anticipons à Paris un retour au volume de trafic de 2019 entre 2024 et 2027.

Comment le Groupe ADP a-t-il abordé les impacts sociaux de la crise ?

Nous avons immédiatement assuré la protection de nos collaborateurs, en fournissant des kits sanitaires et des équipements pour ceux d’entre eux qui assuraient des missions essentielles à la continuité des opérations aéroportuaires, comme la maintenance, et en recourant massivement au télétravail ou au chômage partiel, en assurant un accompagnement managérial constant afin de conserver unie notre communauté aéroportuaire, en France et dans le monde. L’ensemble de nos collaborateurs a fait preuve d’un remarquable sens du devoir et d’un élan de solidarité.

En outre, dans un contexte où le Groupe ADP est contraint d’adapter son modèle social et économique, nous avons fait le choix de passer par le dialogue avec les institutions représentatives du personnel pour conclure un accord de rupture conventionnelle collective ne conduisant pas à des départs contraints.

Quelles sont les perspectives de reprise sur le trafic aujourd’hui ?

Le rétablissement complet du trafic va se faire de manière graduelle et très progressive, en fonction notamment des destinations et des pays, avec un trafic long-courrier dont le rétablissement va prendre davantage de temps. De ce fait, nous anticipons à Paris un retour au volume de trafic de 2019 entre 2024 et 2027. En 2021, nos hypothèses de trafic reposent sur des fourchettes de 35 à 45 % du niveau de 2019 pour les aéroports parisiens et comprises entre 45 et 55 % au niveau du Groupe.

Au-delà de ces hypothèses, le transport aérien est face à un double défi, sanitaire et environnemental, qui l’oblige à se réinventer. Jusqu’à présent, l’évolution de nos métiers était en très grande partie dictée par la croissance
liée à l’accroissement du tourisme et du nombre de voyageurs sur la planète.
Or avec la crise, les attentes changent, de nouveaux usages tendent à se généraliser comme la pratique des visio-conférences qui impactera durablement les voyages d’affaires. L’urgence écologique et climatique incite aussi de plus en plus de passagers à reconsidérer leur rapport à l’avion, alors que le transport aérien, responsable de seulement 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre, est parmi les secteurs les plus mobilisés dans la transition énergétique.

Pour rebondir, nous devons donc non seulement regagner la confiance des passagers, en garantissant partout dans le monde un environnement sécurisé au plan sanitaire, mais aussi accélérer la transition énergétique en faveur d’une aviation décarbonée.